L'arroseur arrosé

A force de jouer au malin, il arrive fatalement un jour où vos victimes, formant une coalition de circonstance, se ligues pour vous faire payer vos exactions. Bien avant mes 30 ans, j’étais parmi mes amis et entres autres méfaits, le gardien sinon l’apôtre de la tradition des Catherinettes. Dans mon zèle à convertir la quasi totalité de la gente féminine de mon entourage aux bienfaits de cette noble tradition, j’avais oublié qu’il existait, pour les hommes, le pendant féminin à cette fête: la St Nicolas.

Je t’avais promis, dans mon précédent billet, de te raconter un anniversaire qui m’avais marqué. Chose promise, chose dût.

Ce soir là, ma mère avait insistée pour que je passe la voir à la maison pour souhaiter l’anniversaire à mon père. Arrivé chez mes parents, ma mère me prit à part dans la cuisine pour m’expliquer ce qu’elle attendait de moi: Il était question d’un anniversaire surprise pour mon paternel. Mon rôle était de l’attirer dans le bureau sous un prétexte quelconque et surtout de l’y maintenir le temps que les invités surprises puissent entrer et se cacher dans le salon. Ma mère m’appellerait quand tout serais prêt, à moi d’inventer une excuse pour attirer mon père dans le salon.

La mission fût, ma foi, plus simple que ce que j’imaginais. Mon paternel était déjà dans le bureaux, assis devant son ordinateur. Une fois la porte du bureaux fermée, j’entamais une conversation avec lui qui à ma grande surprise non seulement semblait gober mes généralités sur l’informatique mais semblait ne pas entendre les quelques bruits de pas, certes discrets mais audibles quand même, émanant de l’entrée. Enfin, ma mère m’appela. Comme convenu, je sortis du bureaux, traversa l’entrée et pénétra dans le salon. Et là, LE CHOC…

“SURPRISE”!!…Le mot me saute directement au visage ainsi que la vision d’une grande partie de mes amis, tous entassés dans le salon, hilares. J’imagine ma tête. Dans le genre penaud, j’ai dut battre un record ce jours là. Pour une surprise, ce fut une surprise. Le moment d’ahurissement passé, je saluas la performance. Le moment de la distribution des cadeaux passé, je reçu pour finir, outre une invitation pour le soir même au restaurant, une paire de sabot en bois: hé oui!! j’avais 30 ans et j’étais toujours célibataire. A moi, désormais, de subir la St Nicolas! A priori, mes anciennes victimes tenaient leur revanche et comptaient bien en profiter.

La soirée au restaurant fut une vrais réussite. L’ambiance, un peu paillarde et grivoise, était vraiment à la fête.  Il était prévu ensuite de se rendre à la foire d’Angers. Sur le chemin, je dut mettre les sabots. Bon dieu!! Je ne sais pas comment faisait les anciens pour marcher avec ses trucs qui vous défonce les pieds! La foire fut une franche rigolade. Pour l’anecdote, un de mes amis, qui fait dans les 100 kg, dut sortir d’un manège quand le forain chargé d’attacher les clients s’aperçu, après des tentatives désespérer de fermer le harnais de sécurité, que la corpulence du dit ami était vraiment trop imposante.

La seul ombre à ce tableau, ce fut quand ma petite sœur m’informât plus tôt dans la soirée, quand j’étais encore au salon à digérer ma surprise, que mon appartement avait été un peu chambouler. J’avoue maintenant que cette nouvelle me fit l’effet d’un violent choc, presque comme un viol. L’idée que l’on est put pénétrer chez moi m’étais insupportable! Ma sœur maintien cette version jusqu'au moment ou nous nous séparâmes, elle rentrant chez elle et moi allant à la foire, moment où elle m’avoua qu’il s'agissait d’une plaisanterie.

Mais je préfère retenir de cet anniversaire la surprise de voir des amis, venant de tout le département, venir pour fêter avec moi cet événement qu’est le passage des trente ans. J’ai admirer également la manœuvre de mes parents: je croyais surveiller mon père alors que c’était lui, au bout du compte, qui me surveillait. Non, vraiment, pour moi cet anniversaire est et restera graver dans ma mémoire.

Je profite de ce billet pour remercier les personnes présentes ce jour-là: mon père et ma mère, Philippe, Mickael M., Mickael C., grand Laurent, Alain, Emilie, Ludo, Thierry, Michel, Daniel, Helene, Paola, Jacqueline, Evelyne, Marie-Cécile, Françoise.

Et toi, as-tu un anniversaire qui ta marqué?

“Il faut avoir confiance dans les surprises de la vie.”

Jean-Philippe Blondel